mercredi 22 juillet 2009

BLOOD : THE LAST VAMPIRE

BLOOD : THE LAST VAMPIRE de Chris Nahon (2009)

A la veille de la guerre du Vietnam, une base américaine est infestée par d'étranges créatures démoniaques à l'apparence humaine. Une jeune fille répondant au nom de Saya est envoyée sur place par une organisation gouvernementale secrète dans le but de les éliminer. Pour mener à bien sa mission, elle adopte alors l'identité d'une écolière et intègre le collège de la base.

L'anime de Hiroyuki Kitakubo était extraordinaire. Scénario efficace et surtout un style de mise en scène et un dessin incroyable. Cette oeuvre époustouflante était néanmoins frustrante au vu de sa durée relativement courte : 50 mn. Le sujet de base permettait de développer un long métrage autre qu'une simple histoire de vengeance déjà vue mille fois. D'autant plus que ce qu'en retire Chris Nahon n'est qu'une enième resucée d'un banal film d'action bourré d'effets de styles lourdaux avec ses ralentis et accélérés sans fin. Et le réalisateur en rajoute une dose avec des personnages secondaires inutiles (Alice, le sidekick insupportable), des dialogues crétins et une surdose d'effets spéciaux particulièrement affreux. Ces derniers sont parmi les plus moches qui soient. Même SPAWN n'était pas allé aussi loin dans la laideur infographique. Le résultat n'est pas nul au point d'être un nanar car ce n'est même pas drôle à voir. C'est juste totalement mauvais, un échec cinématographique sur toute la ligne. A voir pour le croire pour les plus masos... Les autres n'ont qu'à se contenter de l'anime et du manga. C'est le meilleur qu'il y a à trouver pour BLOOD : THE LAST VAMPIRE.

lundi 20 juillet 2009

LES ANGES DE LA MORT



LES ANGES DE LA MORT de Joël Pfister

GENESE DU PROJET
Au niveau du scénario, au départ il était prévu de faire un giallo. Mais le temps de préparation et de tournage était bien trop courts. Donc, je me suis rabattu sur un thème qui m'est cher et j'ai écrit les grandes lignes du scénario. J'ai peaufiné l'ensemble avec Loïc, Adrien et Adrian mais finalement on a pratiquement rien changé à ce que j'avais écrit. Il était prévu que le personnage final soit un homme mais l'idée d'avoir une distribution exclusivement féminine me plaisait mieux. Et puis, on désirait avoir un cimetière mais une fois découvert le lieu de tournage, on a dû s'arranger autrement car...ben... y'en avait pas. Au niveau du look des personnages, il y a eu pas mal de changements, car on arrivait pas à trouver certains accessoires et vêtements. Finalement, c'était un mal pour un bien car cela a permit d'épurer le style des Anges sans tomber dans les clichés. Les fringues que les Anges portent sont leurs propres habits, volontairement choisis pour leur côté vieillot et passé de mode. Je ne voulais pas de costumes car cela fait trop... costume. Il fallait que les comédiennes fassent corps avec leur habillement, qu'elles se sentent à l'aise et que cela ne donne pas l'impression d'être au Carnaval. Pour le choix des vêtements, ce fut de longue haleine, une recherche entre moi et chacune des comédiennes. Pour celui de la fille sur le banc, par exemple, c'est directement elle qui m'a proposé de se mettre en nuisette pour le deuxième "état" de son personnage.

Sur le tournage, je dirigeais les comédiennes. Loïc et Adrien s'occupait de la technique, à savoir la photographie et les cadrages avec toujours mon consentement. C'est généralement moi qui choisissait le stlye de plan : caméra portée, plan large, zoom, etc... Toujours en consultant mes deux co-équipiers, en cherchant ce qu'il y avait de mieux à faire. On a eu un semblant de storyboard que l'on a vite abandonné. Le 90%, c'est de l'improvisation pure. On savait plus ou moins ce que l'on voulait tourner, mais c'était très vague. A la fin, on a pratiquement rien changé dans notre scénario (si ce n'est la disparition du personnage de Camille, non prévue!).

Durant les prises de vue, on a filmé le "pire" jour qui soit : c'est à dire durant La fête des vendanges (ou vignerons, je sais plus!) et que c'était quasiment impossible d'avoir une prise son directe avec tout le bruit environnant. Et je ne parle même pas des gens qui se baladaient dans le lieu où nous tournions. Il suffit de faire jouer des jolies femmes (dont une légèrement dévêtue) pour que rapplique des "pervers" qui se planquent derrière des arbres. C'est pour "simplifier" l'aspect technique que nous avons tourné sans son. Même sans les festivités locales de ces deux jours de tournage, on aurait opté pour cette option. Car cela joue parfaitement bien avec notre scénario et cela fonctionne très bien. De même pour le fait d'avoir filmé en noir/blanc. Cela rajoute dans l'aspect "passé" que je désirais faire et cela donne encore plus une certaine poésie à l'ensemble. Et je n'en suis que plus content. C'est un pari technique finalement assez payant qui participe pleinement à l'ambiance que je voulais donner.

Pour la petite anecdote, le sang est un mélange de sirop de chocolat (pour la couleur) et de sirop de framboise... Au début, Loïc avait sa propre mixture "rouge" mais Laurent (assistant réalisateur sur le court-métrage) a proposé le chocolat qui donnait un bien meilleur aspect en noir/blanc. Grâce lui soit rendu, et maudit par les comédiennes (ainsi que les 3 réalisateurs), car cette mixture avait le don de s'infiltrer partout sur le corps des comédiennes et cela collait et était apparemment très désagréable. Les cheveux qui se collaient sur la nuque, les poils de bras, les fringues tâchées et qui sont pénibles à porter, etc... L'horreur. Pour la séquence finale, filmée la dernière heure de tournage, durant la préparation les comédiennes se sont retirées chacune de leur côté pour se mettre dans l'état émotionnel de leur rôle. Ce ne fut que plus éprouvant car avec la fatigue et tout le reste, l'émotion qui se dégage de la scène est réelle et non feint. Ce qui renforce encore plus la clôture des ANGES DE LA MORT!

Pour le montage, on a fait cela sur Final Cut, c'est Loïc et Adrien qui se sont occupés de cela pendant que je donnais les directives d'agencement des scènes. On se concertait toujours pour savoir si cela convenait aux trois. Vu que j'avais une assez bonne vision des scènes déjà au niveau du scénario, on avait très peu d'images "à jeter" et celles-ci s'agençaient très bien, avec un bon rythme. Tout ceci a été monté assez rapidement, en quelques heures c'était fait. On n’en revenait pas d'avoir fait aussi vite!

Pour la musique, Adrian a bien expliqué comment cela s'est passé. Ce fut une étroite collaboration entre les deux uniquement. Je lui ai donné des instructions le plus précisément que je pouvais, en terme d'ambiances sonores et de mélodies. Ce ne fut pas facile, il y a eu tout un processus de création pour arriver au résultat final. Je me rappelle des mails et coups de fils, tard le soir, entre Adrian et moi pour pouvoir trouver le son juste. Le résultat final est impressionnant, et comble toutes mes attentes! J'ai réussi, avec toute l'équipe du film, à mettre en scène l'histoire et je suis fier du résultat. Le film est beau, mélancolique, avec une vraie ambiance et des actrices magnifiques. Happy!

Quelques explications concernant le son et la musique, données par Adrian :
« Passons au son et musique. J'avais assisté au premier jour de tournage et savait de quoi allait l'histoire. A ce niveau-là, j'avais déjà quelques idées. Joël m'avait aussi donné quelques pistes de ce qu'il cherchait, échangé quelques noms de compositeurs, quelques ambiances…

Puis j'ai eu un premier montage. J'avoue que la première vision a été un peu spéciale, car je m'étais imaginé certains trucs un peu différemment, comme je pense certains d'entre vous en voyant que les photos…

A partir de là, j'ai commencé à enregistrer plusieurs mélodies que j'envoyais (merci l'informatique) régulièrement à Joël pour qu'il me donne son avis. Des fois que la musique, des fois avec un montage vite fait sur iMovie. Ensuite, si quelque chose lui déplaisait, il me corrigeait un peu le tir (ce fut surtout le cas d'une scène où j'avais fait quelque chose d'ultra rythmé alors que lui misait plus sur les "ambiances").

Concernant la construction elle-même de la musique, j'étais parti sur une idée de leitmotiv, mais le format est trop court. J'ai ensuite voulu associer à chaque personnage un instrument de musique, mais l'effet final était décevant. J'ai donc opté par la confrontation des deux univers, vampires et non-vampires, les deux s'entrecroisant par moments (comme dans la petite poursuite), et par les contrastes de violences sonores.

D'un point de vue "technique", j'ai aussi effectué une différence entre ces deux univers. A la base je pensais faire les victimes qu'avec des éléments acoustiques et les vampires ou les moments doux en déflagrations électroniques, j'ai opté pour l'inverse. Ainsi, les moments doux sont entièrement faits informatiquement avec des instruments virtuels plus ou moins réussis. Pour les moments "où je pète les plombs", en dehors des sons éloignés de cuivres que je regrette, le matériel s'est arrêté à:
a) une table de mixage
b) un micro

Tous les sons sauvages que vous entendez sont des triturations de larsens, de la flûte traversière, une guitare électrique, des casseroles, des pins ou un porte-clés, mais essentiellement ma voix. Que ce soit suintements, harmoniques, grincements, grognements ou cris de Nazgûl. Même le choeur en fond de la fin de l'introduction est construite sur plusieurs pistes de ma voix chantant de basse à mezzo-soprano.

Après, bon, le mixage final c'est du fait maison avec le peu que j'ai de notions de mixage Il manque furieusement de basses par moments avec du recul et de netteté, mais j'apprends gentiment sur le tas... »

Quelques avis :
« On est vraiment en face d'un vrai bon boulot et non d'un film de potes. Particulièrement bien écrit, ce court métrage maîtrise très bien le décor imposé par le concours et sans spoilier, le concept technique du film fonctionne à merveille. Il y a deux ou trois petites maladresses, mais elles n'enlèvent rien au charme du film. Le dernier plan est excellent. Bref, joli coup d'essai les gars. » - Remy Dewarrat

« Félicitations à toute l'équipe des 'Anges de la Mort' ! Vu au milieu d'une douzaine de 'courgemétrages' j'ai bien aimé l'univers 'autre' proposé. Non dénué de défauts, ce 1er essai reste, avec les moyens et le temps mis à disposition, plus qu'encourageant ! Vivement la suite! »– Reynald

« … C'est propre et on sent que vous avez le sens de la grammaire et du cadre. Pour le montage j'ai plusieurs réserves par contre; certains "problèmes" que la musique a adoucie d'autres qui étaient au-delà. Mais quoiqu'il en soit la critique est facile, donc bravo pour le boulot! » - Olivier Beguin

« Des petites faiblesses inhérentes au premier essai, comme un certain manque de clarté dans un scénario déjà minimal, mais le casting est globalement excellent, comme la photo, la musique. Très belle atmosphère "jeanrollinienne"! Bravo! » - Jérôme Piroué

« J'ai beaucoup apprécié le silence à la fin de la projection au Bourg à Lausanne, il en disait long sur l'originalité et le décalage par rapport aux autres courts métrages. Le choix du noir/blanc, ainsi que la musique soutiennent très bien l'histoire, bravo, beau boulot ! » - Clarence Whorley






















dimanche 19 juillet 2009

LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK


LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK (The Spiderwick Chronicles) de Mark Waters (2008)

Après son divorce, Helen Grace a dû quitter New York avec ses jumeaux, Jared et Simon, et sa fille, Mallory, pour trouver refuge dans l'ancienne résidence de son grand-oncle, l'éminent naturaliste Arthur Spiderwick. Une nouvelle vie commence pour les Grace dans cette bâtisse isolée, un rien sinistre, où les trois enfants ne tardent pas à faire d'étranges rencontres. Après avoir mis à jour la cachette d'un espiègle farfadet, Jared découvre au grenier un somptueux ouvrage, rédigé par Arthur Spiderwick et orné d'illustrations d'animaux fantastiques de toutes espèces : Le Guide Arthur Spiderwick du monde merveilleux qui vous entoure. Bravant les avertissements solennels de son ancêtre, Jared ouvre le précieux livre, qui lui dévoile un univers merveilleux, peuplé de gobelins, de fées, de trolls, de sylphes délicats, d'oiseaux exotiques et de porcins voraces. Mais un ogre maléfique du nom de Mulgarath hante aussi ce Monde Invisible qu'il souhaite contrôler. Pour cela, il doit s'emparer du Guide. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, le rusé Mulgarath tend un piège diabolique aux trois enfants, puis se lance avec sa meute hurlante à l'assaut de la Résidence...

C'est certainement le meilleur divertissement familial que j'ai vu depuis longtemps. Cela surpasse aisément les HARRY POTTER, LA BOUSSOLE D'OR et autres NARNIA qui officient comme spectacle pour les enfants/adolescents.

Forcément, LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK n'apporte rien de nouveau à un genre ultra-balisé mais cela reste un film honnête et agréable à voir. Tout d'abord pour son scénario simple et pas trop alambiqué qui parvient à établir un univers sans devoir y passer la moitié de son temps d'action et d'y voir absolument défiler de nombreux personnages qui servent plus à du remplissage qu'à aider son intrigue à aller de l'avant. Ici, LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK vont droit au but, avec rythme et efficacité. Les héros sont de "vrais" enfants qui n'essaient pas d'être plus intelligent que les adultes, des êtres fragiles, apeurés, qui vivent avec leurs qualités et leurs défauts. Des vrais protagoniste auxquels on s'attache très vite. Au milieu de ces personnages se dégage tout de même la présence de quelques adultes personnifiés par des acteurs que l'on a plaisir à revoir (David Straithairn, Marie-Louis Parker).

L'univers de SPIDERWICK fait la part belle aux effets spéciaux de synthèse. Mais, au lieu de jouer sur leur côté spectaculaire, l'image de synthèse tend à se faire plus poétique que d'habitude. En effet, l'imaginaire féérique de SPIDERWICK prend ancrage dans notre réalité, l'humain n'étant normalement pas habilité à voir ce qui se cache dans la nature environnante. En résulte de très beaux effets spéciaux, souvent très réussies, avec des créatures plus amusantes que repoussantes. Nous sommes dans un spectacle majoritairement axé pour les enfants et la tension du récit est bien amoindrie pour en faire un spectacle inoffensif pour son audience mais tout de même sacrément jouissif.

En regardant LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK, j'avais l'impression de voir un divertissement de qualité comme nous en offrait les productions Spielberg dans les années 80. Des titres comme LES GOONIES, LE SECRET DE LA PYRAMIDE, GREMLINS. Ce nouveau film tant vers cette image du divertissement populaire, pour les enfants/ados tout en étant intriguant, efficace et... divertissant. D'ailleurs, ce n'est pas étonnant d'y retrouver grands nombre de collaborateurs de Big Steven (que ce soit aux effets spéciaux, montage, production, etc...).

Du bon cinéma pop-corn, parfois mièvre avec son épilogue bourré de bons sentiment, mais également excitant et merveilleux. Certes, LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK n'est pas du cinoche inoubliable mais ceci reste tout à fait honorable. Dans la production actuelle de divertissement de masse, il sort largement du lot et mérite vraiment le coup d'oeil.


vendredi 17 juillet 2009

COMPORTEMENTS TROUBLANTS

COMPORTEMENTS TROUBLANTS (Disturbing Behavior) de David Nutter (1998)

Après la disparition tragique de leur fils ainé, les Clark décident de s'installer dans un petit village situé sur une île. Dès leur arrivée, Steve, leur cadet, se trouve confronté à ses camarades de lycée. Séparés en clans, les jeunes de Cradle Bay ont une sorte de hiérarchie dominée par le groupe des Rubans bleus, un club étrange où se retrouvent les meilleurs. Gavin, un adolescent atypique, a bien essayé de prévenir Steve qu'il se passait des choses effroyables sur l'ìle, mais le jeune ne l'a pas cru. Jusqu'au matin où Gavin lui-meme réapparait transformé.

Ce petit film fantastique surfait, à l'époque, sur la vague du renouveau de l'horreur "à la SCREAM" avec une bande d'adolescents comme protagonistes principaux. Ici, on a droit à une belle brochettes de jeunes stars comme James Marsden, Katie Holmes ou encore Nick Stahl. Le tout chapeauté par la sale gueule de William Sandler dans le rôle d'un concierge attardé mental.

Tout horrifique qu'il est, DISTURBING BEHAVIOR ne choisit pas la facilité du slasher et de son habituel tueur à la garde-robe soignée. Ici, on nage dans des eaux surnaturels. Il faut que dire que le réalisateur n'est autre que David Nutter que les amateurs auront tôt fait de relier à la série X-FILES. C'est d'ailleurs la saveur de cette série mythique qui ressurgit sur l'entier du film. Et c'est une assez bonne surprise dans le genre car son scénario est plutôt malin et bien ficelé.

Malheureusement, dans sa forme, DISTURBING BEHAVIOR a souffert d'une production chaotique et le long-métrage final ne compte plus ses nombreuses scènes coupées et autres remontages. Il suffit d'aller faire un tour dans les bonus du DVD pour accéder aux diverses coupes et autres changements pour se rendre compte de l'ampleur du désastre orchestré par la MGM. Et ces choix malheureux où l'inquiétante musique de Mark Snow s'efface soudainement pour laisser la place à une bande son rock plutôt déplacée.  C'est un tue-l'ambiance. Le film n'avait pas besoin de ça! 

Mais, comme par miracle, le film de David Nutter s'en sort tout de même bien malgré ses "blessures". Le film ne dure que 1h18 jusqu'à son épilogue (plutôt raté). C'est peu. DISTURBING BEHAVIOR a été dépouillée de beaucoup de substances et d'explications plausibles quand aux actes qui s'y déroule (pourquoi, comment, quelles conséquences ???) et c'est particulièrement flagrant en ce qui concerne ses nombreux personnages qui manque de consistances. Il y a aussi passablement de zones d'ombres qu'en aux cas de ces étudiants soudainement "reformatés".

DISTURBING BEHAVIOR, malgré des défauts évidents, garde quand même cette petite saveur de série B paranoïaque, flippante et qui s'en va droit à l'essentiel. C'est déjà pas si mal.



ABANDONNEE

ABANDONNEE (The Abandoned) de Nacho Cerdà (2006)

Premier long-métrage de Nacho Cerdà et c'est une oeuvre impressionnante, techniquement ultra-maîtrisée. Ca en jette un max et ça vous retourne la tronche de manière bien sévère. Le scénario n'est pas d'une folle originalité mais arrive tout de même à bien recycler certaines thématiques, de par sa manière de présenter des "fantômes" et cela fait plaisir de voir une intrigue se déroulant en Russie. De plus, la demeure abandonnée et décrépie est retranscrite d'une manière stupéfiante. Une oeuvre forte qui gagnera certainement en intérêt à mesure de visionnages.



LE PENITENCIER DES FEMMES PERVERSES

LE PENITENCIER DES FEMMES PERVERSES (Greta - Haus Ohne Männer) de Jesus Franco (1977)

Troisième volet de la saga ILSA. En fait, pas vraiment. Si ce n'est que Dyanne Thorne reprend le rôle d'une femme tortionnaire, mais cette fois-ci, elle ne travaille pas pour les nazis. Marketing oblige, pour la sortie US, le film s'intitulera ILSA THE WICKED WARDEN. Jess Franco à la direction, c'est partie pour une de ces bandes bien déviantes et trash à souhait comme on les aime. Scénario gratiné et souvent complaisant, voilà du cinoche d'exploitation pure qui ne se prive de rien, si ce n'est du bon goût. Merveilleux de bout en bout!

CANNIBAL FEROX

CANNIBAL FEROX de Umberto Lenzi (1981)

Umberto Lenzi surfe sur la vague CANNIBAL HOLOCAUST pour nous offrir un spectacle totalement complaisant, au scénario prétexte à l'étalage de violences et de gore. C'est très efficace, avec des effets spéciaux de maquillage toujours aussi étonnants. Cela n'a rien à voir avec le chef-d'oeuvre de Ruggero Deodato, mais dans l'ensemble c'est une pellicule très "digne", bien représentative du film "cannibale". Pour les amateurs de pellicules bien barrées, une vision s'impose!



TRAVERSONS LA MANCHE


TRAVERSONS LA MANCHE (Dangerous When Wet) de Charles Walters (1953)

Issue d'une famille de sportifs, une jeune fille tente de faire la traversée de la Manche à la nage. Un film d'Esther Williams, cela implique les incontournables chorégraphies sophistiquées dans une piscine à l'eau parfaitement bleutée. Pourtant, dans celui-ci, l'intrigue se concentre sur une longue traversée qui n'implique absolument pas que l'on fasse des figures nautiques. Cela joue plutôt sur l'endurance et le film de nous offrir une petite comédie sympathique, entre humour et romance (avec Fernando Lamas, papa de... Lorenzo Lamas).

Tout ceci se regarde avec plaisir et le point fort du film est une séquence de rêve où Esther Williams s'imagine nager avec... Tom & Jerry. Un bon moment de cinéma qui mélange séquence "live" et dessin animé. Plus de 10 ans en avance sur MARY POPPINS, l'effet garde encore tout son charme aujourd'hui!

L'OMBRE D'UN DOUTE

L'OMBRE D'UN DOUTE (Shadow Of A Doubt) de Alfred Hitchcock (1943)

Oncle Charlie et sa nièce sont tres attachés l'un a l'autre. Enfin, jusqu'à un certain point, car Charlie n'apprécie vraiment pas que sa nièce puisse le soupconner d'être l'affreux assassin que recherche la police.

La maîtrise du suspense par le Maître Alfred Hitchcock. Une oeuvre de grande classe, porté par l'énigmatique Joseph Cotten, absolument parfait dans son rôle. Mais c'est surtout Teresa Wright, dans le rôle de la jeune Charlie, qui emporte parfaitement l'adhésion. Tiraillée entre une vérité de plus en plus évidente et son envie d'avoir un tonton sans tâche ni méchanceté, elle y est fabuleuse. Un bon petit thriller, parmi les oeuvres préférées de son auteur.



jeudi 16 juillet 2009

D.O.A. : DEAD OR ALIVE

D.O.A. : DEAD OR ALIVE de Corey Yuen (2006)

Quatre femmes, au début rivales dans une compétition d'arts martiaux, finissent par s'allier pour lutter contre un homme qui veut contrôler le monde : Tina est superstar dans le milieu de la lutte féminine, Christie est voleuse et tueuse à gages, Princesse Kasumi est une aristocrate asiatique éduquée par des maîtres en arts martiaux, et Helena est une athlète en sports extrêmes dont le passé tragique est lié au lieu dans lequel se déroule le tournoi Dead or Alive...

Revu avec plaisir cette adapatation d'un jeu vidéo où plein de petites pépées bien gaulées se foutent sur la gueule à travers des séquences d'arts martiaux ultra-chorégraphiées où les lois de la gravité n'ont carrément plus lieu d'être. L'ensemble est incroyablement décomplexé, scénario expurgé au maximum pour n'en garder qu'un structure linéaire qui ne fait qu'aligner des combats à un rythme soutenu. C'est plutôt bien fichu, pas sérieux pour un sou et très rigolo. On s'y amuse de bout en bout. Ultra-sympa. Probablement la meilleure adaptation d'un jeu vidéo.



UN ANGE POUR SATAN

UN ANGE POUR SATAN (Un Angelo Per Satana) de Camillo Mastrocinque (1966)

Venue passer ses vacances dans un village, une jeune femme se retrouve possédée par l'esprit d'une statue maléfique qui date de deux siècles et dont le modèle lui ressemble étrangement...

Superbe film fantastique dont l'atmosphère renvoie aux grands chefs-d'oeuvre du cinéma gothique italien. Avec, dans le rôle principal, l'étrange et toujours autant magnifique Barbara Steele. Un autre grand rôle pour l'actrice qui campe un personnage perfide et pervers. Entre Mario Bava et Antonio Margheriti, une oeuvre noir et vénéneuse qui n'a rien perdu de son pouvoir de fascination. Un bijou!



NANG NAK

NANG NAK de Nonzee Nimibutr (1999)

Film fantastique Thaï à la photographie d'une beauté hallucinante. Histoire de fantômes mais qui se concentre principalement sur la relation entre un homme et sa femme morte plutôt que de faire des "Boouuuh"! pas crédibles et essayer de nous faire peur. C'est très lent, souvent très beau et même si les comédiens ne sont pas tout le temps convaincants, la beauté plastique de l'oeuvre et l'émotion qui s'en dégage en font une oeuvre touchante et très recommandable.



NIGHT CREATURES

NIGHT CREATURES (Captain Clegg) de Peter Graham Scott (1962)

Un "Hammer Horror" sans créature de Frankenstein ou des vampires assoiffés de sang. Ici, on mise sur des trafiquants d'alcool et quelques fantômes à cheval en guise d'ambiance. La touche unique et la présence toujours très classe de Peter Cushing qui, ici, officie en tant que prêtre plutôt louche. L'atmosphère "Hammer" est toujours aussi exquise. Une bonne série B!

CHERRY 2000

CHERRY 2000 de Steve De Jarnatt (1987)

Eighties forever à travers cet "action movie" qui est quand même passablement ennuyeux. Heureusement, la présence de Mélanie Griffith (avec sa belle moumoute coloré!) réveille l'amateur de cinéma bis à travers quelques séquences jouissives agréablement soutenu par la musique de Basil Poledouris.



RETOUR A LA MAISON DE L'HORREUR

RETOUR A LA MAISON DE L'HORREUR (Return To House On Haunted Hill) de Víctor García (2007)

La suite du remake de LA NUIT DE TOUS LES MYSTERES avec Vincent Price. Cette "sequel" n'était vraiment pas nécessaire. C'est con comme la lune, chiant comme la mort et aussi gore que le goûter "paté" de votre chat. Résultat, il reste rien d'autres que des acteurs insupportables qui déambulent dans une maison sans avoir rien d'autres à faire que d'en sortir. La porte c'est par là!



IN THE SOUP

IN THE SOUP de Alexandre Rockwell (1992)

Des années que je ne l'avais plus revu. Ca te file une patate phénoménale avec un acteur incroyable du nom de Seymour Cassel qui est tout simplement génial. Et une tripotée de seconds rôles fabuleux : Jennifer Beals, Jim Jarmusch, Will Patton, Stanley Tucci... Et en chef de file, Steve Buscemi qui trouve ici l'un des meilleurs rôles de sa carrière en la personne de Adolpho Rollo, celui qui voulait réaliser le meilleur des films indépendants. Une perle! C'est que du bonheur!



L'HERITIER

L'HERITIER de Philippe Labro (1973)

Bébel dans un thriller politique. Ca change du gros divertissement populaire. L'intrigue, monté comme un suspense policier, permet à Philippe Labro de miser sur une mise en scène ultra-stylisé, grand as du montage et de la composition de séquences ultra-jubiliatoire. Belmondo est étonnant, très à l'aise et agréablement accompagné par deux divines comédiennes : Carla Gravina & Maureen Kerwin. J'adhère!



ANASTASIA

ANASTASIA de Don Bluth & Gary Goldman (1997)

Un dessin animé superbe, malgré quelques points noirs comme le dessin pas toujours très beau et quelques fautes de goûts scénaristiques. Mais le sujet est passionnant, les personnages sont bien développés avec une grande dose d'émotion et d'humour décalé (profusion d'humour noir avec Raspoutine) et la musique magnifique de Newman. Une belle oeuvre par l'auteur de BRISBY ET LE SECRET DE NIMH!



RIZE

RIZE de David LaChapelle (2005)

Excellent documentaire, passionnant à voir car visuellement c'est assez extraordinaire ce que ces personnes arrivent à faire avec leur corps. De plus, LaChapelle rend l'ensemble incroyablement attractif et beau alors que le milieu dans lequel cela se déroule ce mouvement est quand même assez déprimant. La démarche est intéressante bien que je n'y vois rien de plus qu'une sorte de gros vidéoclip qui te claque à la gueule. Une fois vu, rapidement oublié. Mais cela vaut néanmoins le coup d'oeil pour qui aime l'esthétique de cette danse très particulière.



LES INNOCENTS

LES INNOCENTS (The Innocents) de Jack Clayton (1961)

A la fin du XIXe siècle, Miss Giddens, une jeune institutrice, est chargée d'éduquer Flora et Miles, deux enfants, dans un vieux manoir. Elle découvre bientôt que ces derniers sont tourmentés par les fantômes de deux personnes décédées quelque temps auparavant...

Ce qui frappe instantanément, c'est la beauté des images n/b, le goût exquis des cadrages et cette ambiance hypnotisante à souhait. On s'immerge très rapidement dans cet univers et ses personnages, notamment les deux enfants, attachants à souhait. Et puis, progressivement, l'angoisse qui s'installe de manière brillante. A travers le personnage incarné à la perfection par une Deborah Kerr d'une parfaite juste, tout en émotions savamment distillé. C'est superbe de bout en bout et la séquence finale est absolument inoubliable. De plus, la petite mélodie de la boîte à musique est tout prête à s'installer durablement dans l'esprit du spectateur. Un très grand et très beau film!

 



PRINCESSE

PRINCESSE (Princess) de Anders Morgenthaler (2006)

Titulaire du Méliès d’Argent au Festival de Sitges 2006. Voilà un curieux petit film. C’est l’histoire d’August, un prêtre missionnaire, qui rentre chez lui après plusieurs années passées à l’étranger. Sa sœur, Christina, qui a connu son heure de gloire comme star du porno, est tombée dans la déchéance et vient de mourir d’une overdose de drogue. Il ne lui reste donc plus que sa petite-fille de cinq ans, Mia, qui vit chez Karen, une prostituée. August va récupérer la gamine et part dans une quête vengeresse auprès des personnes responsables du destin tragique de Christina…

Une histoire somme toute très « classique », mixant sexe, action et violence. Mais PRINCESSE est un film qui a une saveur particulière. Tout d’abord de part son origine scandinave et du fait qu’il s’agit d’un film d’animation qui mélange le dessin animé traditionnel, l’image de synthèse et le « live action ». Un cocktail étrange qui, s’il ne convainc pas entièrement, reste un spectacle persistant qui titille à fond la rétine. Son dessin « simpliste » et sa mise en scène nonchalante aligne de nombreux chocs, qu’ils soient visuels ou scénaristiques. Les auteurs de PRINCESSE développent des situations souvent extrêmes, incluant pornographie et tortures sous le regard d’une enfant. C’est souvent déroutant, à défaut d’être réellement dérangeant, mais l’esprit jusqu’au-boutiste de l’entreprise rend l’ensemble complètement fascinant. Froideur, absence d’émotions, violence brutale et plongée dans une sexualité bien glauque, PRINCESSE est une sacrée descente aux enfers. Noire et bien profonde. Une sorte d’ovni cinématographique qui ne pourrait que plaire à tout amateur de cinéma « autre ». Une curiosité définitivement pour un public averti !



SWEET SWEETBACK'S BAADASSSSS SONG

SWEET SWEETBACK'S BAADASSSSS SONG de Melvin Van Peebles (1971)

Blaxploitation! 

Van Peebles est témoin d'un passage à tabac par deux flics blancs sur un de ses frères noirs. Fou de rage, il va prendre sa revanche sur ces flics et se forçant ainsi à vivre une vie au rythme d'une interminable course-poursuite contre la "justice"!

Réalisateur, acteur, scénariste, monteur, compositeur... Van Peebles fait tout dans ce film de fou totalement free-style. Un style fourre-tout qui t'explose à la gueule, une bande son supercool et le charisme mortel de son interprète principal. C'est un vrai régal!



LA VIE DE BRIAN

LA VIE DE BRIAN (Life Of Brian) de Terry Jones (1979)

Une heure trente de gros délires des Monty Python à s'écrouler de rire. C'est épuisant. Beaucoup de gags géniaux. Du grand art!



BLACK EMMANUELLE/WHITE EMMANUELLE

BLACK EMMANUELLE/WHITE EMMANUELLE (Velluto Nero) de Brunello Rondi (1976)

Egalement connu sous le titre EMANUELLE IN EGYPT, ce film n'a pratiquement rien à voir avec la série EMANUELLE. Laura Gemser cède largement la place à Annie Belle, une petite blonde plutôt fadasse que l'on a connu sous de meilleurs jours dans le film LAURE.

Laura Gemser apparaît donc de manière sporadique dans ce film mais se réserve néanmoins les meilleures scènes. Des scènes qu'elle partage d'ailleurs avec son mari (Gabriele Tinti). La belle eurasienne interprète donc Laura, une sorte de mannequin qui se retrouve impliquée dans des photoshoots assez glauques. En effet, Tinti photographie Gemser dans des poses lascives aux côtés de cadavres humains qui viennent d'être assassinés (des arabes) ou alors des animaux crevés (un chien). Ce qui donne à l'ensemble une petite saveur bis à un ensemble assez barbant, même lors de ses quelques séquences "érotiques". L'ensemble du casting semble bien s'ennuyer. Et pourtant, pour les amateurs de cinéma bis, il y avait de quoi faire : On y regroupe la très sexy Ziggy Zanger, Al Cliver (THE BEYOND), Gabrieli Tinti, sans oublier Susan Scott (DEATH WALKS ON HIGH HEELS).

BLACK EMMANUELLE/WHITE EMMANUELLE échoue donc à satisfaire l'amateur de films érotiques, spécialement avec un casting assez prometteur. On aura sans doute jamais vu Al Cliver aussi peu charismatique. On dirait une grosse chaussette constipée. Son rôle de pseudo-mystique qui ne dit rien d'autres que du n'importe quoi est d'un saoûlant absolu. Heureusement, il reste toujours Laura Gemser pour ne pas littéralement s'endormir devant la bêtise de l'ensemble, notamment une cérémonie de possession où Laura (Gemser) se voit sacrifier une chèvre et à boire son sang.

Tourné intégralement en Egypte, BLACK EMMANUELLE/WHITE EMMANUELLE est réalisé par un assistant de Fellini qui avait oeuvré sur des oeuvres nettement plus honorables comme 8 1/2 et LA DOLCE VITA. Mis à part foutre à poil quelques jolies nénettes, notre bonhomme n'offre même pas le minimum syndical à un film soi-disant érotique, ici particulièrement froid et avare en séquences digne d'intérêts.